jeudi 4 novembre 2010

Un vivant parle pour les morts, Paul Éluard.






Doux avenir, cet oeil crevé c'est moi,
Ce ventre ouvert et ces nerfs en lambeaux
C'est moi, sujet des vers et des corbeaux,
Fils du néant comme est fils de roi.


J'aurai bientôt perdu mon apparence :
Je suis en terre au lieu d'être sur terre,
Mon coeur gâché vole avec la poussière,
Je n'ai de sens que par complète absence.

23 novembre 1946.

Venus in furs//Steven Meisel.